Selon une étude sur les salariés les plus heureux au monde réalisée par le cabinet de recrutement Robert Half, les Français arrivent en bas du classement. Et d’après les chiffres du baromètre national du bonheur au travail, 18% seraient très insatisfaits de leur travail. Plus inquiétant, 13% seraient prêts à basculer vers le mal-être professionnel. Voici les signes qui doivent alerter et des conseils pour agir face au mal-être au travail.
Parmi les personnes désireuses de se reconvertir, la grande majorité se dit malheureuse au travail. Mais entre le moment où les premiers signes font leur apparition et celui où elles prennent une décision radicale pour préserver leur santé mentale et physique, il peut se passer des mois. Même des années.
Il faut dire que la reconversion n’est pas toujours la solution. Parfois, il suffit d’un petit changement pour retrouver sérénité, motivation et épanouissement au travail.
Quoi qu’il en soit, être malheureux au travail ne présage rien de bon pour la suite. Rester passif et attendre que les choses s’arrangent d’elles-mêmes n’est pas envisageable. Il faut agir et dire stop à cette situation !
Il n’y a pas de fatalité. Une situation est objectivement factuelle et neutre. C’est donc la manière dont nous la percevons (à travers nos filtres, nos croyances, nos émotions, notre vécu) qui fait que nous lui attribuons une dimension négative ou positive.
Dès lors, il existe toujours une solution. Dans chaque situation problématique, il y a une part que nous pouvons maîtriser. Ainsi, en adoptant une attitude proactive et en refusant d’être une victime sans défense, vous prenez une décision majeure : ne plus être malheureux(se) au travail.
Pourquoi les salariés français sont-ils les plus malheureux au travail ?
La rémunération
L’argent ne fait pas le bonheur, mais il y contribue. Cette phrase résume parfaitement les raisons qui sont majoritairement énumérées par les salariés se disant malheureux au travail.
La rémunération n’est pas une raison en tant que telle à leur malheur. C’est surtout la reconnaissance qu’elle attribue à son bénéficiaire qui importe. Etre bien rémunéré, c’est pour beaucoup d’entre nous le signe que nous sommes reconnus pour nos compétences et notre travail. Nous avons le sentiment que ce que nous faisons est important.
À l’inverse, lorsqu’il existe un déséquilibre entre notre rémunération et la mesure de notre contribution professionnelle, il y a fort à parier que nous souffrirons d’un manque de reconnaissance.
Aussi, la rémunération va avoir un impact sur le niveau d’épanouissement personnel des salariés. En effet, la rémunération que nous percevons de notre travail nous permet de subvenir à nos besoins vitaux (manger, se loger, s’habiller, se soigner) et consommer des produits et services qui nous procurent un plaisir instantané.
La reconnaissance
Autre raison : la reconnaissance, dans sa dimension non financière cette fois). La culture française est surtout connue pour pointer du doigt les erreurs et les échecs. Les victoires, les efforts et les réussites des collaborateurs, le sont beaucoup moins !
Pourtant, les politiques RH ont tout intérêt à inscrire les marques de reconnaissance dans leur organisation et leur fonctionnement. N’est-ce pas revigorant et motivant quand notre manager, notre client ou notre collègue nous remercie, nous encourage ou nous félicite ?
Les conditions de travail
Horaires décalés par rapport à sa vie de famille, temps de trajet interminable, manque de personnel, de moyens, management agressif ou encore environnement de travail inadapté sont autant d’éléments qui agissent sur l’épanouissement au travail. Il suffit par exemple de citer les professionnels de santé comme les infirmiers qui sont nombreux à souffrir de leurs conditions de travail.
La charge de travail et la nature du travail
L’ennui au travail peut se caractériser de deux façons : d’une part, c’est le job en lui-même qui ne nous intéresse plus. On n’y trouve plus de sens. D’autre part, c’est le manque de travail, c’est-à-dire ne pas avoir suffisamment de tâches à faire pour occuper sa journée et se sentir utile.
À l’inverse, on retrouve également les salariés qui sont submergés de travail au point où leur vie se trouve déséquilibrée. Ils passent leur temps à travailler et n’ont plus de temps pour leur famille, leurs loisirs et leurs amis.
L’absence d’évolution
Il s’agit des salariés qui considèrent être arrivés au bout de leur job. Ils n’apprennent plus rien, ne sont plus suffisamment stimulés. Aucune évolution n’est possible.
Les signes qui doivent alerter
Une baisse de l’implication et de l’engagement au travail
En 1974, des psychologues ont tenté de conceptualiser la notion d’implication. Pour eux, elle comportait trois principaux éléments :
– l’adhésion du salarié aux valeurs de l’organisation ainsi qu’aux objectifs de cette dernière (c’est-à-dire l’implication affective) ;
– l’investissement important du salarié en faveur de l’organisation (c’est-à-dire l’implication calculée) ;
– le fait pour le salarié d’être dans l’obligation de rester dans l’organisation (c’est-à-dire l’implication normative).
Les notions d’implication et d’engagement doivent être distinguées. L’implication désigne « l’identification de l’individu à l’organisation » tandis que l’engagement se réfère à « une relation établie sur un investissement physique et donc associé aux relations touchant au travail ».
À partir de ces définitions, on comprend bien que si vous ne vous retrouvez plus dans les valeurs de votre entreprise, que vous peinez à vous investir ou que vous vous engagez de moins en moins dans vos relations au travail, c’est le signe que vous êtes malheureux/malheureuse au travail !
Une augmentation du stress et des troubles sur la santé physique et mentale
Dans le cadre professionnel, il y a le bon et le mauvais stress. Un bon stress est bénéfique quand il stimule, donne envie de se dépasser. C’est le signe que vous ne vous ennuyez pas et que ce que vous faites a du sens.
Le mauvais stress, s’il perdure dans le temps, peut avoir des conséquences néfastes sur votre santé. Il va se traduire par de l’anxiété, de l’irritabilité, de la fatigue, des troubles gastro-intestinaux, des tensions musculaires et des pensées négatives.
À la longue, le stress peut être destructeur sur le plan physique et moral. Il peut nuire à votre estime de vous et affecter les autres domaines de votre vie : vie personnelle, vie sociale, vie familiale. Mais aussi votre vie professionnelle, en impactant de manière négative votre travail et l’ambiance générale.
Un conflit entre la vie privée et la vie professionnelle
Le déséquilibre vie personnelle/vie professionnelle est l’une des principales raisons qui motive mes clientes à vouloir changer de voie. Même si les inégalités entre les hommes et les femmes tendent à se réduire (il reste beaucoup à faire en comparaison à nos voisins nordiques !), les femmes souffrent d’un conflit entre les deux pans de leur vie.
Elles ont une tendance à culpabiliser et à penser qu’elles ne sont pas de bonnes mères parce qu’elles travaillent trop et qu’elles n’ont pas assez de temps à consacrer à leurs enfants. En terminant leur journée de travail, c’est un autre job qui attend une majorité de femmes en rentrant à la maison !
Fort heureusement, les femmes issues de la génération Y sont moins concernées par cette double casquette. Mais ce n’est pas pour autant que l’on doit oublier sa vie privée !
Ne plus avoir envie de se lever le matin pour aller bosser
Combien de fois dans la semaine vous dites-vous que vous n’avez pas envie d’aller travailler ? Deux fois ? Plus ? Depuis combien de temps ?
Vous imaginez passer toute une année, soit 47 semaines, à aller au travail à reculons ? Si cela fait plusieurs mois ou années que vous allez au travail sans envie, c’est qu’il est temps de reconnaître que vous êtes malheureux/malheureuse dans votre job !
Quelques conseils pour agir
Voici un plan d’action simple et efficace à mettre en place :
1/ Identifiez la ou les causes qui font que vous êtes malheureux(se) dans votre travail
À l’aide des raisons listées au début de l’article, dressez la liste des causes qui font que vous ne vous sentez pas épanoui(e).
Pour mettre le doigt dessus, prêtez attention à vos émotions et à votre corps. Est-ce que c’est lorsque vous vous adonnez à une tâche en particulier que votre estomac se noue ? Est-ce que c’est la relation que vous entretenez avec un membre de votre équipe, votre manager ? Quelles émotions ressentez-vous ? Colère, tristesse, dégoût ? Quelles pensées avez-vous ?
Pour résumer, vous devez passer votre tête et votre corps au scanner.
2/ Identifiez les signes physiques, psychologiques et relationnels et depuis quand ils sont présents
Dans la première étape, il s’agit de prêter attention à ce que vous dit votre corps pour déterminer ce qui vous rend malheureux(se) dans votre job.
Ici, il s’agit plutôt d’être attentif aux conséquences dans la durée qu’impliquent ces causes sur vous-même et vos relations. Pour cela, référez-vous au paragraphe sur les signes qui doivent alerter.
Petite astuce : une manière simple d’avoir un regard objectif est d’avoir un petit carnet à portée de main dans lequel vous notez tous les effets qu’a votre travail sur vous-même et vos relations. Vous pourrez constater si la situation dure depuis longtemps. Aussi, vous pouvez demander aux personnes qui vous entourent comment ils vous perçoivent ces derniers temps.
3/ Parlez-en et demandez de l’aide
Une fois que vous avez identifié les causes et les conséquences de votre mal-être au travail, il faut passer à l’action. Pour cela, vous devez en parler. Si vous estimez être fragile, consultez votre médecin. Ou parlez-en à un proche, un ami ou un collègue de travail.
Il est également important de faire part de la situation à votre responsable, votre directeur, votre équipe ou encore à votre manager. Non seulement cela permettra d’apporter une solution à votre mal-être, mais aussi cela donnera l’image de quelqu’un qui sait exprimer ses limites, qui sait s’écouter et demander de l’aide quand il en a besoin.
Etre capable d’exprimer ce qui ne va pas est un signe d’une maturité et d’une conscience professionnelle !
4/ Quittez votre job
Enfin, si aucune solution n’a débouché de l’étape 3, il ne sert à rien de rester dans un job qui vous rend malheureux(se) ! C’est le moment de prendre votre courage à deux mains et de quitter votre job pour ouvrir une nouvelle page de votre vie professionnelle qui sera en accord avec qui vous êtes et qui vous rendra heureux(se). Pour cela, vous pouvez vous faire accompagner par un professionnel de la reconversion !
Je ne suis pas l’auteur de cet article. Retrouvez la source ici.