Elle peut être violente et tonitruant, impressionner ou faire peur. Elle peut être libératrice aussi. La colère est une émotion qui souvent nous dépasse. On apprend à mieux l’appréhender ?
Hélène Coutand Sophrologue Clamart
Hélène Sophrologue Clamart
La colère n’est pas une émotion considérée comme positive. On la dit « mauvaise conseillère » car elle « rend aveugle ». Sous le coup de la colère, on perd aussi le contrôle parfois. Car les manifestations physiques sont bel et bien réelles : notre peau rougit, notre température corporelle augmente, nos muscles se crispent …
Pourtant, la colère est souvent une réaction normale. « La colère est une émotion fondamentale, présente dès la petite enfance et ce, dans toutes les cultures », note Yves-Alexandre Thalmann dans son ouvrage Petit cahier d’exercices pour vivre sa colère au positif (Editions Jouvence).
C’est un mécanisme de défense lorsque l’on est agressé, c’est ce qui permet de gagner en force et en volonté quand on se sent impuissant et que les obstacles sont nombreux (elle peut alors être un levier pour aller vers le changement), c’est enfin un « outil » qui peut être utile pour ne pas se laisser intimider, pour s’imposer. En outre, la colère est bienvenue si l’on doit faire face à une injustice. C’est elle qui nous permet de réagir lorsque l’on est témoin ou partie prenante d’une situation révoltante, que l’on doit contrer des relations iniques ou que l’on assiste à ma souffrance des autres … « La colère est une émotion comme les autres, explique Yves-Alexandre Thalmann. En tant que telle, elle a sa place en nous. Même si elle est plutôt désagréable à vivre, elle nous indique que notre équilibre n’est momentanément plus assuré, qu’un de nos besoins n’est plus satisfait. Elle nous pousse à agir. »
Hélène Coutand Sophrologue Clamart
Les limites de la colère
Hélène Coutand Sophrologue Clamart
On l’aura compris, la colère, qui répond à un sentiment de frustration, est une émotion que l’on de ne doit pas forcément bannir. Le hic ? La colère peut devenir ou s’accompagner de violence, physique et verbale. Sus le coup de la colère, les mots peuvent être blessants et disproportionnées. Et les conséquences d’une crise peuvent être lourdes. « Ce n’est pas la colère qui est problématique, mais les agissements qu’elle favorise, insiste encore Yves-Alexandre Thalmann dans son ouvrage. Sous l’emprise de la colère, l’attention est dirigée vers l’obstacle et nos appréciations deviennent essentiellement négatives : les autres deviennent des imbéciles, des incompétents, ils sont méchants, ils nous ennuient délibérément, dans le seul but de nous nuire ; nous devenons nuls, incapables ; le monde se remplit d’objets récalcitrants, dysfonctionnels, mal fichus ! La colère est plutôt désagréable à vivre et pousse à interpréter négativement les événements.
Ces interprétations négatives nous poussent à voir encore plus les sujets de contrariété dans ce qui nous entoure. Ce qui augmente notre colère. Ce qui nous fait interpréter les choses encore plus négativement. »
La juste mesure
Hélène Coutand Sophrologue Clamart
Pour que la colère ne soit plus une ennemie, il ne faut pas la refouler. Car les colères et les frustrations refoulées dont le lit des réactions violentes. Plutôt que de chercher à fuir ou à contenir ce flot émotionnel, le mieux est d’essayer de l’accueillir. Le but, comme l’explique Yves-Alexandre Thalmann, est de se réconcilier avec la colère.
« Il est essentiel de comprendre qu’il ne s’agit pas de maîtriser la colère (la contenir à l’intérieur de soi), mais de vivre en bonne intelligence avec elle. Non pas la réprimer, mais éviter de la déclencher et de la nourrir. Non pas la dompter, mais l’apprivoiser ! », écrit-il. Pour parvenir, nous vous invitons à suivre ces huit pistes.
Hélène Coutand Sophrologue Clamart
1. Se reconnecter avec la nature
(…) L’idéal est d’essayer de se reconnecter avec la nature, de se retrouver dans un environnement vert. La nature n’a pas sa pareille, en effet, pour apaiser. Plusieurs études ont été menées ces dernières années pour comprendre comment la nature agissait sur no émotions. Des recherches menées par l’université de Stanford aux Etats-Unis ont ainsi montré qu’une balade de 90 minutes permettait d’être plus positif et d’évacuer les ruminations. De quoi prévenir de nouvelles colères !
Chaque mois, je propose des balades Sophro Nature pour vous ressourcer. En savoir plus.
2. Méditer
« La médiation est un outil efficace pour gérer sa colère et se prémunir contre celle des autres, explique Romain André. (…) Plus on pratique et plus c’est efficace. » On essaie de pratiquer régulièrement (l’idéal étant d’y consacrer un peu de temps chaque jour) pour que la méditation devienne un réflexe.
Les séances de Sophrologie permettent d’accepter et mieux gérer la colère. En savoir plus.
3. Faire de l’exercice
Le sport est un excellent moyen d’évacuer le trop-plein d’émotion en général et la colère en particulier. Quand on pratique, on stimule en plus les hormones du bien-être (endorphines) et on jugule le stress généré par la colère.
Certains exercices de Sophrologie sont simples et efficaces pour évacuer le trop plein d’émotions, de tensions, de colère. En savoir plus
4. Trouver l’origine de ses colères
(…) On peut distinguer deux sortes de colère. Celle qui est factuelle, spontanée et répond à une situation présente : c’est l’énervement qui monte parce qu’on ne parvient pas à faire ce que l’on veut. (…) A côté de cette colère factuelle, une autre forme de colère est le résultat d’une accumulation de frustrations refoulées. L’explosion est alors souvent disproportionnée, c’est en quelque sorte la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
Pendant un accompagnement en coaching, identifiez vos émotions pour mieux les accueillir.
5. Respirer
La respiration est un outil indispensable, aussi bien dans la gestion de ses propres émotions que pour gérer les émotions des autres. En pratique ? « On souffle fort et complètement une fois, pour évacuer toute la colère, conseille Romain André. Puis on expire doucement par la bouche, aussi longtemps que nécessaire, jusqu’à ce qu’on se sente plus apaisé, en restant concentré sur le circuit que réalise le flux respiratoire. »
Outil essentiel en Sophrologie, la respiration est au cœur de la pratique. En savoir plus.
6. Ne pas contrôler ses pensées
Plus on va chercher à contenir ses pensées et plus la frustration va grandir. « On ne contrôle pas ses pensées pendant tout le temps que dure la colère, on les laisse aller et venir, insiste notre expert. Il ne faut surtout pas s’obliger à penser, au risque d’alimenter le mal-être. » Le temps de la colère n’est pas un temps d’analyse.
7. Noter
Si la colère occupe une place importante dans notre vie, il n’est pas inutile de chercher à mieux comprendre son impact et pourquoi elle est si régulière. Pour y parvenir, le mieux est de tenir un journal et d’y noter tout ce que l’on ressent, en liant les faits et les émotions. On peut par exemple réaliser deux colonnes, une pour les faits (mon collègue m’a piqué mon idée et je n’ai rien dit) et l’autre pour nos ressentis (je me suis senti foulé et révolté).
8. Verbaliser
« Penser l’émotion permet de réduire son intensité. La verbaliser aide à en reprendre le contrôle. Quand je dis que « je suis en colère », je suis déjà moins en colère », constate Yves-Alexandre Thalmann. On essaie d’exprimer simplement sa colère (inutile de rentrer dans de grands discours) en disant « je suis contrarié car », par exemple.
Et vous comment faites-vous pour accueillir votre colère ?
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Hélène Coutand – Sophrologue & Coach professionnel certifiée (Clamart & Montrouge) vous accompagne au fils des séances à développer vos ressources intérieures.
Renseignements et rendez-vous en ligne 7/7 – 24/24 sur www.helenecoutand.fr
Sources :
Romain André : instructeur de méditation en mouvement
Yves-Alexandre Thalmann : psychologue, spécialiste en développement personnel
Extrait du magasine “Méditation” #2